Nous voilà dans une année pleine de promesses. Et avant tout, pourquoi écrire ?
La vérité est que lorsqu’on écoute la dracha (sermon) le Chabbat à la synagogue, on peut se demander si celui qui parle désire nous transmettre une idée ou simplement remplir sa fonction d’officiant (ou rabbin) et faire son travail. Quelle est la valeur qui nous pousse à apprécier telle ou telle parole ?
Certains jugeront que la qualité de la dracha se situe à la beauté intellectuelle du sermon, à son approche intéressante. D’autres fixent l’importance du discours en fonction de l’image respectueuse et imposante du candidat (eh oui, beaucoup en sont encore restés au stade de la contemplation du verbe et du vestimentaire…). Enfin, existe une dernière catégorie, celle de ceux qui attendent la dracha pour parler ou s’endormir. Personne ne fait attention à ce que la dracha est trop souvent une rhétorique de 15 minutes voir une demi-heure qui tourne autour du même verset et n’apporte pas vraiment d’enseignement si ce n’est une petite morale judéo-crétine.
Et c’est là la véritable valeur que l’on doit mesurer pour juger et apprécier une dracha. Est-ce que ces paroles m’apportent un réconfort intérieur, un repos de l’âme (ménouh’a) et donc un réveil dont le signe principal est une source de joie qui émerge de l’individu, ou simplement un grand moment de solitude.
Il en est de même de l’écriture. Raison pour laquelle le site n’a pas énormément bougé. Ecrire car par besoin de diffuser un message mais aussi ne pas écrire pour ne pas trop choquer.
La Paracha Berechite se situe au niveau de la Bria (création) sortant de la Atsiloute (Emanation). A comprendre que la définition thoraïque de Création est de créer à partir de ce qui n’existe pas. Ce qui est impossible pour un humain, pour la bonne raison que tout ce que nous créons a obligatoirement une base, que ce soit l’idée ou les matières pour créer un objet. Hachem a donc créé de ce qui n’était pas (les secrets de la Création du Monde sont édifiants et ne peuvent être vraiment retranscris en français). Or le Talmoud nous enseigne qu’Hachem a créé des Mondes et les a détruit, de ce fait, ce Monde comporte des marques d’anciennes créations. Nous oublions seulement une chose : Hachem a créé le temps. L’ancien, présent et nouveau sont des données temporelles pour que nous puissions appréhender un goutte de l‘Emanation d’Hachem. Pour essayer de comprendre ces notions, ce que nous définissons par univers, soleil et planètes, n’est que le Monde de Assiya (action) qui est le dernier des quatre Mondes de cette Création. De ce monde est créé la race humaine et le reste des créatures. Le Monde de Yétsira (création à partir du créé, de Bria) est le monde où sont créés les anges et autres envoyés célestes. Le Trône de Gloire se situe dans la Atsiloute et touche la Bria. Juste en-dessous de ce Trône (le Kissé Hakavod) se trouve le réservoir des âmes d’israel saba, qui sont les âmes des descendants de Yaakov Avinou, les bné Israel, le vrai Peuple juif. On comprend pourquoi les anges jalousaient le Don de la Torah et que les Nations nous détestent, nos âmes sont supérieurs à leurs créations et à leurs Mondes (cf minh’ate yéhouda). On comprend aussi quelle est alors la valeur d’une mitsva ou d’une faute. Une autre donnée est celle des âmes du erev rav, qui sont des âmes provenant des écorces des forces d’impureté, dans des corps qui peuvent être définis par la halah’a comme juif à part entière. Raison pour laquelle la Torah nous donne l’accès à cette définition : quels sont les signes de cette nation d’Israel ? Les miséricordieux, les réservés (qui ont un minimum réserve et de pudeur) et ceux qui font des actes de charité (notion française malheureusement trop crétienne).
Et cependant, toute cette Création, qui a pour but de réaliser la Volonté d’Hachem qui est l’accomplissement de la Torah écrite et orale (qui ne sont pas complémentaires mais dépendante l’une de l’autre), n’est autre que la Volonté Divine d’associer l’Homme à cette Création. Et l’Homme est une réalité collective mais aussi individuelle. Seul un individu égoïste peut penser que ses actes n’ont aucune influence sur le monde, et ses choix engendrent des catastrophes et des souffrances dans des lieux et de gens qu’il ne connait pas. Combien la force d’un juif compte dans ce Monde lorsqu’il accomplit une mitsva !!!
Chabbat Chalom a tout notre Peuple.