הגדה של פסח
עין זיתון
מנהג ק"ק
קונסטנטין
ענבה – בסכרה – גלמה – עין בידה – סתיף, ועוד.
(אלג'יריה)
אברהם בן מכלוף זיתון
Haggada de Pessah’
La Source de Zitoun
coutumes constantinoises
Abraham Zitoun
רמת בית שמש
התשפ"א
Pour l’élévation de l’âme de
Nessim Amram ben Mama
Sarah bate Abraham Barkat
Gerard – ben Sarah
Mléh’a Ernestine bate Sarah
Rah’amim Roland ben Sarah
Daniel ben Sarah
Les sources se trouvent dans la Haggada de Constantine en hébreu.
ברכת האילנות
Bérah’a sur les arbres au mois de Nissan
On a l’habitude de réciter la bérah’a sur les arbres pendant les h’ol hamoéd et non dés Roch H’odech Nissan. La raison est de sortir en famille et faire un piquenique. Rabbi Yéhouda Fétaya explique (Minh’ate Yéhouda) que certains se sont trompés en pensant que seule la bérah’a peut réparer les âmes réincarnés dans les arbres, fruits, fleurs ou feuilles. Mais ce n’est pas le cas. C’est le fait de manger qui implique cette réparation. D’autant plus qu’il n’existe pas de source dans le Zohar ou le Ari zal que cette bérah’a des arbres soit instituée au mois de Nissan pour réparer les âmes du mode végétal à celui animal, puisque cette élévation peut se réaliser par la bérah’a d’un aliment et sa consommation durant 4 mois dont celui de Nissan.
(חוקת הפסח, בית הבחירה)
Il est préférable de réciter cette bérah’a sur deux arbres fruitiers. Un seul suffira si on ne peut faire autrement.
On peut réciter cette bérah’a même si les fleurs sont tombées et tant que le fruit n’a pas atteint sa croissance et est prêt à être consommé.
(שו"ע, ב"י)
בָּרוּךְ אַתָּה יְהֹוָה אֱלֹהֵֽינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם שֶׁלֹּא חִיסֵר בְּעוֹלָמוֹ כְּלוּם וּבָרָא בוֹ בְּרִיוֹת טוֹבוֹת וְאִילָנוֹת טוֹבוֹת לֵיהָנוֹת בָּהֶם בְּנֵי אָדָם:
בָּרוּךְ אַתָּה יְהֹוָה אֱלֹהֵֽינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם שֶׁכָּכָה לוֹ בְּעוֹלָמוֹ:
סדר בדיקת חמץ
Une des sources les plus anciennes de placer 10 morceaux de h’amets se trouve dans le Sefer Hamoussar de Rabbi Yéhouda Calats de Tlemcen, et ce bien avant le témoignage de Rabbi Chmouel Vital sur la coutume de son père Rabbi Hayim Vital. Il est à préciser que nous n’avons aucune source sur le Ari zal pour cette coutume.
Qui doit cacher les 10 bouts de h’amets avant la recherche
C’est à la femme de cacher les 10 morceaux de h’amets dans du papier aluminium bien fermé, dans les coins qu’elle se rappellera, sauf les toilettes et salle de bain. Nous avons l’habitude de rechercher le h’amets seulement en passant et sans examiner minutieusement les recoins, car nous nous basons sur le ménage qui a été effectué les jours précédant la recherche du h’amets. De même, il n’y a pas de crainte de réciter une bérah’a inutilement (chééna tsrih’a) ou en vain (lébatala), puisque la bérah’a ne porte pas sur la recherche (on ne dit pas al bédikate h’amets) mais sur son annulation (al biour h’amets), qui inclut aussi la recherche. Cette façon de faire est relatée par le H’ida au nom du Talmoud Yérouchalmi.
Il est bien de se laver les mains avec un kéli avant la recherche sans prononcer de bérah’a.
On prend une assiette et un couteau (même en plastique) pour ramasser les 10 morceaux, que l’on placera ensuite dans un sac à la porte pour les bruler le lendemain matin. On prononcera lors du biour le matin la formule Kol h’amira.
Si c’est une veille de Chabbat, et que la nuit du Seder est à la sortie de Chabbat, on prononcera Kol h’amira du matin, seulement le Chabbat matin avant le repas, dans le cas où on consomme encore du h’amets ce Chabbat là (attention aux horaires d’interdiction de manger du h’amets et de la matsa la veille de Pessah’).
Dans le cas où on ne consomme plus de h’amets pendant ce Chabbat veille de Pessah’, on récitera Kol h’amira lorsqu’on brûle le h’amets le Vendredi matin.
Il est à priori préférable de ne pas parler entre la bérah’a et la fin de la recherche.
On éteint toutes les lumières de la maison avant la recherche du h’amets.
On recherche le h’amets en passant dans les chambres sans rechercher avec exactitude, en se reposant sur le nettoyage de Pessah’ réalisé les jours auparavant.
Tout le monde doit se retrouver ensemble pour que le maitre de maison récite Kol h’amira dans le salon ou la pièce centrale (on pourra allumer les lumières auparavant).
Comment prononcer, kal h’amira ou kol h’amira
Les deux formules existent, rapportées dans pessah’ meoubine (Rabbi h’ayim Benbochti d’izmir, 17é siécle). Ce serait une erreur de croire qu’une seule des prononciations est la bonne (et notre coutume familiale est de prononcer kol et non kal). Ainsi, rapporte quelques rabbanim, tant que le cœur est dirigé vers le Ciel, c’est le principal. (haggada pate yecharim)
Que doit-on utiliser pour la recherche et comment procéder
Il faut comprendre que tous les sujets ont été traités par notre Maîtres, dans les moindres de détails. Ainsi, on a pour habitude que toute la famille suive le maître de maison, et non que chacun se sépare pour se retrouver à la fin. De même, on répond barouh’ Hou oubarouh’ Chémo (et non barouh’ Hou barouh’ Chémo qui est une grave erreur) à toutes les bérah’ote et toutes l’année, comme rapporte le Choulh’an Arouh’ (124) et tranche la halah’a (et ne le rapporte pas en tant que minhag !).
Enfin, on a l’habitude d’éteindre toutes les lumières (et non comme le Or Létsione) après la bérah’a et de ne rallumer que lorsque tout le monde se retrouve dans le salon pour réciter kol/kal h’amira. (livre minhag israel torah)
Il est impératif de traduire et comprendre la formule Kol h’amira.
בָּרוּךְ אַתָּה יְהֹוָה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ עַל בִּיעוּר חָמֵץ:
מיד אחר הבדיקה יבטלנו ויאמר ג"פ:
כָּל חֲמִירָא דְאִיכָּא בִרְשׁוּתִי דְלָא חֲזִתֵּיהּ, וּדְלָא בִעַרְתֵּיהּ, לִבטִיל וְלֶהֱוֵי כְּעַפְרָא דְאַרְעָא.
כל חמץ שיש ברשותי שלא ראיתיו ושלא ביערתיו יהיה בטל ויהיה כעפר הארץ:
Tout h’amets qui est en ma possession que je n’ai pas vu et que je n’ai pas brulé soit annulé et soit comme la poussière de la terre.
Origine de manger du h’sess (et tréda) et des grillades après la recherche du h’amets
Comme le rapporte ‘le livre de nos coutumes’ (Darmon), les grillages rappellent la korban pessah’.
Le fait de manger avec le h’ssess, est pour nous assurer que nous ne mangeons pas réellement le Korban (oh’el kadachim bah’outs), soit de consommer de la viande sanctifiée dans le Bet Hamikdach mais consommée en dehors des murailles de Yérouchalayim. Or, tant que le Bet Hamikdach n’est pas construit (et non reconstruit, car ce n’est pas une continuité mais un renouveau), il est interdit de sacrifier (différent de la chéh’ita, qui elle, est permise) un animal en dehors du Bet Hamikdach (sauf pour le H’atam Sofer).
Le lendemain matin après avoir brulé le h’amets on dit
כָּל חֲמִירָא דְּאִכָּא בִרְשׁוּתִי דְּחֲזִתֵּהּ וּדְלָא חֲזִתֵּהּ, דְּבִעַרְתֵּהּ וּדְלָא בִעַרְתֵּהּ לִבטִיל וְלֶהֱוֵי (הֶפְקֵר) כְּעַפְרָא דְאַרְעָא.
Tout h’amets qui est en ma possession que j’ai vu ou que je n’ai pas vu, que j’ai brulé ou que je n’ai pas brulé soit annulé et soit comme la poussière de la terre.
אורז וקטניות
Consommation de riz et légumineuses
Le riz :
On ne consomme pas de riz ni de légumineuses pendant Pessah’, et la véritable raison est la crainte d’amylène pour lubrifier le riz (qui existe toujours aujourd’hui) ainsi que la présence de grains de blé (que j’ai moi-même trouvé le reste de l’année). Cependant, nos Maitres du Talmoud ont tranché pour permettre le riz, qui gonfle mais ne lève pas, à l’inverse du h’amets. Or dans ce même Talmoud (péssah’im) Rabbi Yoh’anan ben Nouri interdit le riz. Bien que H’azal (la majorité de nos Maîtres) n’ont pas retenu son avis, il convient de prendre conscience que les élèves de Rabbi Yoh’anan ben Nouri et sa propre famille, devaient certainement suivre son avis et donc interdire le riz par crainte qu’il soit h’amets. On trouve ainsi que des Décisionnaires de notre époque comme le Rav Matsliah’ mazouz (père du Rav Méir) ne consommait pas de riz pendant Pessah’ mais le permettait à sa famille. Dans tous les cas, nous l’interdisons et toute l’Algérie et une grande partie du Maroc ne consommait pas de riz à Pessah’, comme le rapporte Rabbi Rah’amim Naouri za’l (responsa Rah’améh’a Rabim, lettres).
Les légumineuses :
La signification de légumineuse est variable. Ce qu’il faudra retenir pour nous, constantinois ou du constantinois, est que les légumineuses sont des légumes qui ont séché et leur forme s’est contractée. Donc, tout ce qui est sec est légumineux. Tout ce qui est frais (fèves vertes, petits pois, ect) est permis. On ne consomme ni maïs, ni h’oumouss (car proche de h’amets), ni th’ina.
Il est à préciser que les fèves (fraiches) sont une plante et non une légumineuse (Bet david au nom du Choulh’an Arouh’)
Les huiles sont permises, car elles font partie des zironim (graines et non légumineuses).
On ne consomme pas de cacahuètes (les permissions et interdits sont aussi propres à chaque famille, voir le livre issour veheter sur les minhaguim, les h’oumrote (zèles) de pessah étant propres à chaque famille. Evidemment, en cas de maladie ou de force majeure, tout ce qui n’est pas h’amets est permis).
Utilisation du four :
Tous les plats sont soit sur le feu (barbecue) soit en casserole.
Sortes de matsa :
La matsa épaisse, la matsa dure et celle molle, était utilisée par les séfarade (déjà citée dans le méam loez et pessah méoubine, depuis 300 ans), et n’est pas une influence achkénaze (tout celui qui n’a pas accès aux sources de nos coutumes vous dira que la source de telle ou telle coutume est achkénaze, car souvent citée dans le Réma (Rabbi Moché Isserless). C’est sans compter les sources dans les Richonim, le Rif né dans le village klate h’amad, à côté de Constantine, et non né à fez au maroc… cf malkh’é yéchouroun, ou Rachbats et Ribach, ou Rabbi Abraham eben Tawa et d’autres.)
Certains clouent au mur une matsa, à la sortie du premier Yom Tov (Chl’a hakadoch), d’autres utilisent un morceau de la matsa afikoméne. C’est une protection (ségoula).
Matsa chérouya – matsa trempée:
La matsa trempée de liquide est permise, ainsi que la farine de matsa (Choulh’an Arouh’). On ne peut tremper la matsa utilisée pour le Seder (les 4 kazayit) dans de l’eau, si ce n’est pour quelqu’un de malade ou qui ne peut mâcher. Par contre, il est permis de tremper n’importe quelle autre ùatsa dans de l’eau, lors du repas du Seder.
On n’utilise aucun condiment ou épice, à part la harissa, sel et poivre. Ce qui donne un goût particulier. Celui de Pessah’.v