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le Oneg et le Kavod de Chabbat

Oneg Chabbat : les Délices de la Délivrance.

On connaît tous le stress accompagnant la venue du Chabbat. Les facteurs sont nombreux et résultent, en majorité, d’un manque de connaissances. On ne parle pas seulement des 39 travaux interdits durant Chabbat. Mais du cérémonial qui prend sa source dans la Halah’a et le Minhag. Il est donc essentiel de ne pas réfuter ses habitudes ou celles de nos ancêtres sans savoir parfaitement leurs origines. Ce qui fait partie du Kavod Chabbat.

Et le Oneg ?

Au-delà du contexte juridique se pose la symbolique puis l’action spirituelle. C’est à dire, que le Chabbat est la Guéoula, comme le rapporte Rabbi Abraham H’amaouyi zal (Syrie 19° siécle) dans Dévék Méah’ (ערך שבת אות ד' ). Rabbi Abraham développe cette idée au nom de Rabbi Yossef Guikatelia (un des plus grands Mékoubalim espagnols, 13°/14° siècles) auteur de Chaaré Ora sur le verset si mes Chabbat vous garderez. Soit, dans ce Monde et dans le Olam Haba. En fait le Olam Haba et Chabbat sont tous deux appelés Chabbat.

Pour le spirituel, il est possible de ‘palper’ la sainteté du Chabbat, comme étant, Mééne Olam Haba, un avant goût du Olam Haba (en fait un soixantième du Olam Haba comme il est dit dans le Traité Bérah’ote 57b). Toutes ces notions profondes et importantes écrites ici en quelques lignes, sont expliquées par nos Sages.

Cependant, le Oneg ou comment plaire au Chabbat (cf. Michna Béroura qui rapporte que cette Mitsva est déoraïtha d’après d’autres décisionnaires, de Sofrim) est une notion bien plus difficile à réaliser qu’elle n’y paraît. Effectivement, tout le labeur n’a pour but que de réjouir le Chabbat. Comment ? En préparant des plats et des boissons importantes nous procurant des délices. Comme le Piyoute nous l’indique, se réjouir (se délecter) par des délices léhiteanég bétaanouguim.

En étudiant ce Michna Béroura, on remarque que c’est le Chabbat qu’il faut satisfaire avant tout. Ceci est remarquable. Si le Oneg Chabbat ne tenait qu’à nos envies et plaisirs, le Yetser Hara nous dicterait trop facilement notre conduite. C’est à dire, la facilité avant tout pour tomber dans le piége de l’habitude puis s’égarer dans la monotonie. En dernier lieu, commander chez le traiteur (sauf les cas de force majeure, comme les grands fatigues, dépressions ou les maladies, évidemment). Or, le but est le Chabbat et non nous. Nos goûts et délices ne sont que l’instrument personnel, tout à chacun, pour réaliser cette Mitsva importante.

Comme l’explique Rabbi Réfael Moché Elbaz zal (Sefrou, Maroc – 19 siécle) dans son livre Eden Mikédem (אות עיין ערך עונג), au nom du Alchih’ Hakadoch, il faut que toutes les paroles et actions de l’homme soient un délice pour Chabbat et non une souffrance. Et c’est pour cela que nos Maîtres ont dit que tout celui qui réjouit le Chabbat, on lui donne un héritage sans souffrance et non pas, tout celui qui se réjouit du Chabbat.

L’essence même du Oneg se trouve dans les 3 Séoudote, d’où découlent les pensées et les actions de ce jour. Si on s’est réjouit comme il le fallait durant la première Séouda, on peut être sûr que jusqu’à la seconde, lo ira ra, rien de mal ne se passera, comme il est écrit dans le Mizmor qu’on lit à la fin de Arvit de Chabbat ou lors du Kiddouch matin

On comprend donc, que les Séoudote de Chabbat sont un relais, pour atteindre le moment le plus élevé : la Séouda Chélichite.

Dans ce Oneg, se trouve la sanctification du Nom d’Hachem. Par-là, la Torah nous demande de ne pas s’entretenir de sujets quotidiens. Il en est de même que les actions. La sieste est-elle un Oneg ou une nécessité personnelle pour se régénérer ?

Même l’étude est comprise dans le Oneg. Doit-on étudier les mêmes sujets que ceux étudiés le h’ol, faire ses devoirs ? Ou existe-t’il des sujets plus enclins à élever le Chabbat et par cette étude, satisfaisant notre séh'él, arriver au Oneg?

Un niveau encore plus élevé est la Mitsva de consoler les endeuillés (רח''ל), le Chabbat de préférence.

C’est là l’épreuve ultime de transcender le Oneg, non plus de façon subjective, comme auparavant, mais le partager dans une souffrance relative. Cette relativité se situe dans la consolation d’endeuillés sans leur rappeler qu’ils le sont ! Ne pas s’apitoyer sur leur sort, devant eux (cela demande du respect) ou derrière (cela prouve la finesse d’esprit)Tous ces points sont traités par la halah’a. un des meilleurs livres regroupant les divers avis au sujet du Oneg Chabbat étant Likrate Chabbat. Des cours devraient être organisés à ce sujet, ainsi qu’aux femmes qui doivent capter la nature du Oneg en ce qui les concerne.

 

En fin de compte, si l’on demandait à définir le Oneg, on pourrait répondre comme suit :

Le Oneg Chabbat est l’esprit de Chabbat. Le Kavod est la manière de le réaliser !

 

Abraham Zitoun

Chabbat Chalom oumborah'

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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