Report du salut et retard de la rédemption
Quelle est la cause et la durée de l’exil ?
Tout cet exil se prolonge tant que les âmes qui se trouvent encore dans l’« homme de l’écorce », au niveau de ses cuisses et de ses jambes, n’ont pas été clarifiées.
Même au temps de l’extermination des enfants d’Israël en Europe par les Allemands hypocrites, les Amalécites – que leur nom soit effacé –, l’heure de la délivrance était arrivée, mais elle fut repoussée à cause de la multitude des fautes.
Lorsque le terme du rassemblement des exilés fut atteint, selon ce qu’avait fixé le Créateur du monde, malgré cela, Israël, avec ses opinions, continua d’ignorer la nécessité de demander (le salut). Les grands d’Israël ne préparèrent pas leur troupeau à rechercher la face de l’Éternel et son salut. Ils restèrent dans la diaspora, et l’horreur absolue se produisit : la Shoah. (Rabbi Saadia L. Naḥmani, que la mémoire du juste soit bénie).
Les Amalécites d’alors étaient dans le désert d’Arabie Saoudite. Dans ce désert se trouvait la vallée de Shin‘ar, où l’on parlait auparavant la langue sainte. Les Judéens, lors de l’exil du premier Temple, passèrent par la Babylonie en traversant le sud de la terre et le désert d’Arabie. Ils donnèrent à boire aux Judéens une eau qui semblait claire mais qui n’était que vide, remplie d’air, et les poumons des malheureux éclatèrent. (Rabbi Shimon B. Shlomo, que la mémoire du juste soit bénie).
Pour quelle raison la venue du Messie est-elle repoussée ?
À cause de ceux qui disent que le Messie ne viendra pas dans cette génération, et à cause des grandes fautes commises dans cette ville (Damas, à l’époque de Rabbi Ḥayim Vital, que la mémoire du juste soit bénie), les douleurs du Messie furent alourdies par des chaînes de fer épaisses, et il se retardera encore de douze ans.
Le retard de la rédemption est dû à la profanation du Shabbat. Ceux qui le profanent ne connaissent pas sa gravité, ce sont comme des enfants captifs (qui ne savent pas). Ainsi, chacun d’Israël doit, avec un visage bienveillant, expliquer à celui qui profane la gravité du Shabbat.
Si la chose dépendait de l’Éternel, nous serions déjà délivrés et le Temple serait déjà reconstruit. Donc, cela ne dépend que de nous. (Rabbi Saadia L. Naḥmani, que la mémoire du juste soit bénie).
Aujourd’hui, il n’y a plus d’asservissement des royaumes, et si nous retardons, c’est que le retard ne vient pas d’En-Haut. (Rabbi Saadia L. Naḥmani).
Pourquoi l’exil se prolonge-t-il ?
Et pour cette raison l’exil se prolonge et se retarde, car il n’y a parmi nous personne qui puisse atteindre ce niveau (celui des justes parfaits). S’il y avait parmi nous un homme capable d’élever son âme jusque-là, il aurait élevé aussi la royauté (la Présence divine), l’union aurait été réalisée correctement, et la fin de la rédemption aurait été avancée.
La rédemption fut repoussée à l’époque de Rabbi Isaac Louria (l’Arizal), car la majorité d’Israël n’était pas en terre d’Israël. Mais maintenant, c’est le bon moment.
La question n’est pas de savoir quand le Messie viendra, mais pourquoi il n’est pas encore venu. Car sans éveil d’en bas, il n’y a pas de réponse d’en haut, et le voilement de la Face divine continue pour tout le peuple. (Rabbi Saadia L. Naḥmani).
On a réussi à établir un État laïque, car en ce temps-là était arrivé le moment de rebâtir la maison d’Israël. Mais les exilés parmi les nations ne se sont pas réveillés, et n’ont pas mis devant leurs yeux le devoir de revenir en terre d’Israël et de la reconstruire. (Rabbi Saadia L. Naḥmani).
Ainsi, il faut se réveiller et espérer la venue du Messie, car c’est un grand miracle que la majorité du peuple soit en terre d’Israël après deux mille ans d’exil. C’est le temps annoncé par tous les prophètes, et aussi par la prophétie de Naḥman Qatoufa.
Au nom de Rabbi Mordeḥaï Sha‘arabi, que la mémoire du juste soit bénie, sur le verset : « On entendra encore dans les montagnes de Judée et dans les rues de Jérusalem… », que tous ceux qui ne se sont pas encore mariés feront des noces dans toutes les montagnes de Judée, pour se marier et monter à Jérusalem accueillir le Messie. (Zekher Tsadik Livrakha).
Jusqu’où va la force de la réparation de l’alliance (tikkoun ha-berit) ?
Le fils de David ne viendra pas avant que toutes les âmes du gouf (le réservoir des âmes) ne soient sorties. L’acronyme gouf (גוף) est expliqué : G’uel, V’lashvei Pesha — pour signifier qu’aucun rédempteur ne viendra à Sion avant que toutes les âmes contenues dans le « corps » ne soient épuisées, réparées, et que les transgresseurs reviennent. C’est-à-dire : les gouttes de semence (perdues en vain), qui sont comme ses fils, doivent revenir au corps. Quand l’homme fait téchouva (repentir), ces âmes retournent au trésor de sainteté appelé gouf. Tant qu’elles ne reviennent pas, le Messie se retarde.
Le temps du retard de la rédemption est terminé, et l’Éternel accélère les jours rapidement, chaque année passant comme un mois.
Car toute rédemption dépend du fondement (yesod).
Comment clarifier les étincelles, et à quel rythme ?
C’est le secret de la réparation des prières instituées par nos Sages, afin d’opérer une réparation dans les mondes supérieurs à chaque moment par les trois prières quotidiennes, et pour clarifier les « rois » (les étincelles) jusqu’à ce que toutes les âmes du gouf soient épuisées et que vienne le fils de David. Car nos actions ne suffisent pas à collecter et clarifier toutes les étincelles de sainteté qui se trouvent dans ces « rois ». Cela se fait lentement, petit à petit. À chaque union (spirituelle), quelques étincelles se clarifient, selon les mitsvot et selon le mérite de la génération de ce temps. Ainsi progresse cette clarification.
Quand toutes seront clarifiées, se réalisera l’enseignement de nos Sages : « Le fils de David ne viendra pas avant que toutes les âmes du gouf soient épuisées. » Tu comprends alors combien grande fut la faute d’Adam, et en quoi consiste le retard de la venue du Messie.
Car le temps de la rédemption est proche, et chacun ressent ce souffle de délivrance présent dans l’air, car le moment est arrivé.
Cette génération est la génération de la fin des temps. (Rabbi Saadia L. Naḥmani).
