L’ordre du Talmud est le suivant :
la Tête de mouton, la Courge, le Roubia, le Poireau, l’Epinard ou la Blette, la Datte
1. Il existe deux sources dans le Talmud, une relatant le fait de manger, l’autre, seulement de les regarder. Ce que faisaient les GUEONIM. Le Choulh’ane Arouh’ a tranché pour les consommer.
2. Le fait de disposer un Séder les soirs de Roch Hachana et de consommer des aliments, est mentionné dans la Torah, répété dans les Nébiim, et une troisième fois dans les Kétoubim. (ב''ד דכ''ח ע''ב ה'). Comme il est écrit à propos de Néh'émia : Ils ont mangé de la viande grasse et bu des douceurs.
Nous avons l’habitude de commencer le Seder juste après Hamossi, mais certains le font entre le Kiddouch et Hamossi, ou à la fin du repas, avant le Birkate Hamazone, ou encore, après le Birkate Hamazone. Chaque Minhag a sa source. Cependant, d’après le Ari Hakadoch, le Séder se place juste après le Motsi. Certains ont prit l’habitude de ne pas consommer toutes sortes d’acidités ou d’aliments aigres, ainsi que les citrons. (בשם החיד''א)
On ne mange pas de noisette, du fait qu’en hébreu, le mot Egoz a la valeur numérique que H’éte, faute. Mais c’est surtout parce que les noisette provoque le sommeil et les dérangements gastriques, ce qui perturberait la Téfila du matin. De même, la noisette provoque l’oubli. Il en est de même pour les fèves. (ב''ד)
Certains mangent du poisson non cuit dans du vinaigre (exemple : hareng) en symbole de la multiplication. D’autres préfèrent s’abstenir de manger tout poisson, car le mot hébraïque de poisson (DAG), se rapproche du mot souci (DEAGA). (ויגש אליהו בשם החיד''א)
C’est la coutume de la communauté de Djerba.
Il est écrit dans le Sefer H’assidim de Rabbi Yéhouda Héh’assid à propos d’une personne décédée et qui s’est dévoilé en rêve à un de ses proches, qu’il était jugé sur le fait qu’il n’avait pas été pointilleux sur l’intention et l’importance qu’il avait donné lors de ses bérah’ote.
La coutume des Sages de Provence était de déposer à table tous les mets nouveaux, ainsi que du poumon cuit ou grillé, car en hébreu, Ria, de même racine que Réia, qui est la “vue”. Le poumon assure aussi un sommeil léger, pour pouvoir se réveiller à temps avec force. (כתר שם טוב)
Certains prennent des raisins blancs, du poumon, ou de la carotte. Cette dernière en hébreu se dit Guézer, qui est aussi un décret (guézar), donc pour les Guézérote Tovote, les bons décrets.
Or nous avons l’habitude, et les Richonim Ashkénaze en premier, de commencer le Seder juste après avoir fait Hamossi. Et ils débutaient en faisant la bérah’a sur la pomme, dont la consommation ce soir est lié à un Sod Profond. La raison pour laquelle le Choulh’ane Arouh’ ne mentionne pas ce Minhag est simple. Peu de séfarade à l’époque, avaient coutume de manger la pomme trempée ou cuite dans du miel ou du sucre. Par contre aujourd’hui tout le monde le fait.
Outre le fait que le Seder à suivre est d’abord la pomme, et non la datte, puisque le Talmud cite les produits du sol avant de citer la datte, que ce soit d’après la Halah'a et la Kabbala, le Rav Maané Lachone H’afouta explique : pourquoi commence–t’on par la pomme et non par la datte :
Car ce Seder est un Tikoun. Les produits consommés ne sont ni un apéritif, ni un dessert. Le point commun est que cela n’est ni appelé Séouda, ou plus simplement même, consommation avec un quelconque appétit, ni Sévia qui veut dire satiété. De ce fait les règles de repas exprimées généralement par la Halah’a, sont ici, mises à l’index, du fait qu’elles ne sont pas à leurs places. (מענה לשון ח''א מ')
De même, l'avis de Rabbi Méir Papirach za"l, qui a ordonné les écrits de Rabbi H'ayim Vittal au nom de son Maître le Ari Hakadoch, donne préférence à la pomme en premier et non à la datte.) (אור צדיקים
Lorsqu’on récite le Yéhi Rassone, il faut comprendre par-là, non pas exterminer nos ennemis, mais annuler nos fautes, et nous sortir des Kélipote. De même nos «ennemis » dans ce cas ne sont pas les nations du monde, mais les Réchaïm qui doivent revenir à la Torah.
On doit dire Sonénou / Oyvénou et non Sonéh’a / Oyvéh’a. (ש''ע תקפ''ג א')
De même, la coutume séfarade est de dire le Nom de D'…, d'après le Réda. (של''ה אות ג'-ד')
Il existe plusieurs avis en ce qui concerne le Yéhi Rassone :
. On récite sur la pomme la bérah’a , puis le Yéhi Rassone et on mange. (ב''ח ס' תרה בשם התשב''ץ) .On récite d’abords le Yéhi Rassone puis la bérah’a, et on mange. (בשם נהר שלום, מקור חיים, ערוך השולחן) - On dit la bérah’a, on mange, et on récite ensuite le Yéhi Rassone. (חיי אדם ו', אלף המגן ג')
Il est préférable de suivre la coutume ancestrale qui est d'écouter le maître de maison réciter la bérah'a et le Yéhi Ratsone, et en être quitte. Il est bien d'encourager les jeunes (et les moins jeunes) à réciter un des Yéhi Ratsone.
Constantine - Oran, Tlemcen, Mascar, Guerdaya:
RABBI YOSSEF RENASSIA za'l :
Courge, Roubia, poireau, épinard, datte, pomme pommette rouge), grenade, tête d’agneau, poisson (pour ceux qui en mange). On commence par la pomme dans le miel.
Cf aussi le livre de Rabbi Daniel za'l qui ajoute la fève.
RAV MEYER ZINI Chlita (Mahzor) :
Pomme, courge, épinard (blette), datte, poireau, sésame, grenade, tête d’agneau. En ne récitant que la bérah’a de la pomme, les légumes faisant partie du repas, surtout s’ils sont cuits. Prière puis Yéhi Rassone et consommation.
Alger (edition Livourne):
Pomme, poireau, épinard, datte, courge, haricots verts, grenade, tête d’agneau, poisson. D'autres commencent par la datte. Certains rajoutent carottes cuites et caramélisées.
En ce qui concerne les communautés d'Algérie, on a l'habitude de consommer le Roubia, qui est la Loubia (le haricot blanc), la grenade, la tête de mouton ou d'autre animal, ainsi que de la pomme dans du miel sur laquelle ont dit :
Tith'adech Aléinou Chana Métouka.
Certains mangent du poisson d'autres non.
On peut prendre n'importe quelle tête d'animal (ou poisson) et consommer de la viande de mouton (agneau) au lieu que ce soit la tête. (Zé Hachoulh'ane Guedj)
Méknés, Tlemcen :
RABBI YOSSEF MESSAS zal (אוצר המכתבים):
Raisin, pastèque ou cornichon (doux), pomme, poireau, épinard, datte, courge, tête d’agneau, poisson.
Sefrou, Kadech, Fés, Marrakech :
RAV DAVID OBADIA Chilta (נהגו העם):
On trempe le Motsi seulement dans le sucre et non dans le sel.
Certains consomment du poumon.
Après le Kiddouch, on prend un fruit de l'arbre des 7 espèces d'Israël, et on récite Boré Péri Haets. Puis on dit Boré Péri Haadama sur un aliment de la terre. Le tout, en pensant à rendre quitte la consommation des autres aliments du Seder. Enfin, on fait Chéhakol sur du sucre, puis on se lave les mains, on fait Nétila, Hamotsi, et on mange en premier la pomme dans le miel avec le Yéhi Ratsone et on continue le Séder.
Tunis (feuille de miel):
Figue, grenade, pomme, sésame, courge, épinard, fève, ail, miel, tête, poisson.
Ou aussi (edition Livourne) :
Roubia, poireaux, épinard, datte, courge, tête de mouton, poisson, pomme, grenade, figue. La Roubia c'est le sésame, appelé zalzlane. (zé hachoulh'ane Guedj)
D'après Rabbi Eliyahou Guedj, à Tunis on ne consommait pas de poisson. De même, on récitait la bérah'a sur un aliment qui englobait les mêmes espèces et on récitait ensuite le Yéhi Ratsone.
Egypte (נהר שלום):
Pomme dans le miel, grenade pour le second soir.
On consomme la pomme avec le Motsi.
On procède au Seder à la fin du repas, avant le Birkate Hamazone, en prononçant la bérah'a sur chaque fruit et le Yéhi Ratsone approprié.